12 mai 2022

L’AFP Québec est allée sonder ses membres un peu partout au Québec afin de dresser un portrait de chacune de nos belles régions et modestement dresser un état des lieux de la philanthropie, ici et là.

 

 

Julie Pitre, directrice de la Fondation de L’Université du Québec à Rimouski (UQAR) depuis mars 2020, a accepté de répondre à nos questions.

Nous sommes chanceux qu’elle ait accepté de se prêter au jeu des questions-réponses et nous espérons compter bon nombre de professionnels en philanthropie œuvrant dans cette belle région dans les années à venir, en répondant au mieux aux besoins du secteur et de ses acteurs.

 

 

 

  • Pourquoi avez-vous choisi de faire carrière en philanthropie ?

« Je suis une femme passionnée, qui a choisi de travailler autrement en m’engageant professionnellement auprès d’organismes qui se distinguent et qui adhèrent à des valeurs de solidarité, d’engagement et de collaboration.

Le développement philanthropique est une vocation. C’est un métier qu’il faut faire avec passion et conviction, car il est exigeant en termes de temps et d’énergie. En contrepartie, il s’agit sans contredit de la profession par excellence pour rencontrer des êtres incroyables qui veulent changer le monde. Ma pensée stratégique, mes qualités humaines et ma connaissance du monde philanthropique m’ont mené sur le chemin de la direction générale de la Fondation de l’Université du Québec à Rimouski.

C’est avec un grand émerveillement que je découvre au quotidien les trésors cachés de l’Est du Québec. Originaire de Lanaudière, j’ai choisi de m’établir de façon permanente à Rimouski, une ville pour laquelle j’ai eu un véritable coup de cœur. Pour les prochaines années, je souhaite orienter mes efforts vers le développement socioéconomique de ma région d’accueil, plus précisément en investissant dans l’avenir de nos jeunes et de notre région.

Comprenant bien le rôle et les enjeux liés à la philanthropie, je voulais faire profiter mon expertise à des organismes dont la mission m’interpelle et j’ai découvert, en région, à l’UQAR, une université forte, au potentiel inestimable. Je considère que travailler en philanthropie est un privilège et c’est avec fierté que je travaille tous les jours en collaboration avec nos précieux donateurs, en soutien au développement de l’enseignement et de la recherche, que ce soit par le biais du financement de projets d’infrastructure, de subventions pour des projets de recherche ou par la bonification des programmes de bourses destinés aux étudiantes et aux étudiants. »

  • Comment votre région se démarque-t-elle en philanthropie ?

« Je dirais d’entrée de jeu que les Bas-Laurentiens sont des gens qui ont réellement à cœur le bien-être des gens de leur région. J’ai pu observer cette grande fierté qui conduit souvent à de grands gestes de générosité et au partage de valeurs d’entraide, de solidarité et de soutien.

De nombreuses organisations philanthropiques œuvrent quotidiennement pour le bien-être de la communauté bas-laurentienne. Pensons à la Fondation de l’Hôpital de Rimouski, à la Fondation du Centre jeunesse Bas Saint-Laurent, à Moisson Rimouski-Neigette, au Centre de services animaliers de Rimouski, à la Fondation du Cégep de Rimouski, pour ne nommer que ceux-là. Ils sont autant d’organismes qui dédient leur mission au mieux-être et à la vitalité de la région et de ceux qui la compose, que ce soit pour la santé, l’éducation, la justice sociale, etc. C’est une véritable richesse pour le Bas-Saint-Laurent.

Pour notre part, nous pouvons dire que les organisations philanthropiques qui couvrent un territoire aussi vaste que celui de la Fondation de l’UQAR sont très rares. Notre organisation est en effet présente dans les régions du Bas-Saint-Laurent et de Chaudière-Appalaches via ses deux campus, mais également en Gaspésie et aux Îles-de-la-madeleine et sur la Côte-Nord via le déploiement récent de son antenne universitaire à Baie-Comeau. »

 

Bien sûr, les opportunités et les défis ne manquent pas.

Si chaque région jouit de certaines forces, de certains avantages liés à leur spécificité propre, il n’en reste pas moins qu’elles sont aussi confrontées à de nombreux défis, dont l’ampleur et la forme peuvent varier au gré de l’actualité régionale, nationale, internationale et selon le contexte économique, politique, culturel, etc.

 

  • Quelles sont les occasions à saisir ?

« À la Fondation de l’UQAR, nous avons effectué dans les derniers mois une réflexion stratégique afin de revoir nos objectifs et notre positionnement pour les années à venir. Cet exercice nous a permis d’établir des orientations stratégiques précises et de mettre en place un plan d’action pour mettre en œuvre de façon concrète des projets qui nous permettront de démontrer le caractère innovant de la Fondation de l’UQAR dans les trois prochaines années.

L’ampleur de notre territoire ouvre la voie à plusieurs possibilités de partenariats et de développement, grâce à l’interaction avec les communautés régionales et les partenaires existants ou futurs. »

  • Quels sont les plus grands défis à vos yeux ?

« À mon avis, le principal défi dans la gestion philanthropique est la nécessité de sortir constamment de notre zone de confort, de penser en dehors de la boîte pour constamment s’actualiser, innover et faire preuve de créativité pour se démarquer.

Plus important encore, il est primordial de savoir donner un sens au travail accompli. Je le disais précédemment, le développement philanthropique est un métier qu’il faut faire avec passion et conviction. Un gestionnaire ne peut réussir à assurer la saine croissance d’une organisation sans l’apport de chacun des membres de son équipe. Cela nous mène souvent à donner beaucoup en temps et en énergie. Pour réussir et surtout inspirer notre entourage, il faut à la fois se montrer engagés, inspirants, conciliants, motivants, être à l’écoute et être juste. Bref, prôner une culture et des valeurs qui mettent l’équipe au cœur des priorités de gestion, et qui motive chacun de ses membres à donner un sens à ce qu’ils font. »

  • Qu’est-ce qui a marqué la philanthropie dans votre région dans les cinq dernières années ?

« On assiste depuis quelques années à un changement de vision dans le milieu. Le don pur n’existe pratiquement plus. Nos donateurs deviennent des partenaires et les dons des investissements. L’importance accordée à la relation avec les partenaires et donateurs est un enjeu majeur.

Aussi, la pandémie et le contexte sanitaire ont eu des impacts majeurs pour de nombreuses organisations.  Il nous a fallu prendre conscience de toute la complexité de la philanthropie moderne et des besoins émergents en matière de soutien et de solidarité sociale. »

 

Et l’AFP Québec dans tout cela ?

Conférences, formations, ateliers, programme de bourses, mentorat, réseautage, forums de discussion, code d’éthique et de déontologie sont autant d’outils mis à la disposition des professionnels en philanthropie.

 

  • De quelle manière l’AFP influence-t-elle votre carrière en philanthropie ?

« L’AFP me permet de parfaire mes connaissances et mon expertise grâce à son offre de formation, mais elle me permet surtout de briser l’isolement grâce à ses nombreuses opportunités de réseautage et de partage. Il s’agit selon moi d’une plateforme très intéressante pour connecter, s’inspirer et faire grandir notre propre organisation. »

  • À quels services avez-vous le plus recours depuis votre adhésion ?

« Mon équipe et moi assistons régulièrement aux webinaires et formations que nous apprécions énormément pour leur pertinence, mais aussi pour la diversité des sujets couverts. Quand la situation le permettra, nous participerons également aux colloques ou autres événements qui nous permettront d’échanger en personne avec d’autres professionnels du milieu et de partager nos initiatives. »

  • À votre avis, pourquoi être membre de l’AFP demeure-t-il incontournable pour les professionnels en philanthropie ?

« Être membre de l’AFP nous permet de rester connectés avec le monde de la philanthropie et ce même en région, car évidemment, les réseaux sont plus faciles à développer dans les régions urbaines. L’AFP Québec nous permet d’être outillé en tant que gestionnaire pour innover, nous améliorer, nous actualiser. L’organisation nous permet également de partager des webinaires ou formations qui sont adaptés à nos enjeux et nous font découvrir de nouvelles facettes de la philanthropie. »

 

Chose certaine, l’AFP Québec a la volonté d’offrir à ses membres les meilleures opportunités d’apprentissage et de réseautage possible, en vue de faire grandir la profession, de favoriser l’épanouissement professionnel de chacun et de montrer la voie vers les meilleures pratiques en collecte de fonds.

 

Nous tenons à remercier sincèrement Julie Pitre pour son témoignage éclairant et lui souhaitons un bon succès. Nous espérons voir croître le nombre de membres œuvrant dans la région du Bas-Saint-Laurent dans les mois et les années à venir, signe que la professionnalisation du secteur aura fait son chemin, au bénéfice de tous les organismes de la région, et signe que l’AFP Québec saura remplir sa mission, autant que faire se peut.