07 avril 2022

L’AFP Québec est allée sonder ses membres un peu partout au Québec afin de dresser un portrait de chacune de nos belles régions, et modestement dresser un état des lieux de la philanthropie ici et là.

Située en bordure de l’agglomération montréalaise, travailler dans le secteur philanthropique en Montérégie peut se révéler être un défi. Il s’agit de faire exister et rayonner des organismes locaux, malgré l’ombrage de la Métropole. La région peut compter sur son dynamisme accru, cette dernière bénéficiant de la fuite récente de nombreux citadins et entreprises hors de la grande métropole.

 

« La Montérégie se compose de beaucoup de villes différentes. La population est sollicitée par les grandes causes provinciales et nationales via les médias de la métropole montréalaise. C’est parfois difficile de se démarquer.  Il y a cependant une communauté régionale très active de gens d’affaires qui se côtoient et qui ont à cœur leurs institutions en santé. Les familles d’ici peuvent par exemple maintenant se diriger vers l’Hôpital Pierre-Boucher, plutôt que de se rendre à Montréal pour des soins spécialisés. La population est donc réceptive à donner pour bonifier les soins aux patients de la Montérégie. » Bruno Poirier Fondation Hôpital Pierre-Boucher

 

« La Montérégie est une région où la philanthropie est moins mise de l’avant qu’à Montréal, où les besoins de la population sont plus apparents. En banlieue, les personnes en situation précaire sont moins visibles, mais ils sont tout aussi criants. Dans les dernières années, de plus en plus d’entreprises s’établissent dans notre région et il est essentiel de les sensibiliser au rôle qu’ils peuvent et doivent jouer pour redonner à la communauté. La pandémie a également entraîné un déplacement de la population vers notre région. Nous espérons que ces personnes se joindront aux fondations et aux organismes locaux pour soutenir les personnes qui en ont besoin. » Mireille Lavigne, Directrice générale, Fondation des Gouverneurs de l’espoir

 

« (…) Le don de proximité caractérise bien notre région. Ce type de philanthropie mise sur le lien émotionnel fort que la personne a envers un organisme. Elle a généralement développé cet attachement soit parce qu’elle a déjà bénéficié d’un service offert par l’organisation ou tout simplement parce qu’elle s’identifie à sa mission. Cette philanthropie se base sur l’élaboration de pratiques qui permettent de nouer des relations étroites, durables et basées sur la confiance. Ce sont habituellement des donateurs fidèles et impliqués auprès de la cause. Ils sont au rendez-vous surtout dans les périodes difficiles, comme celles que nous traversons depuis plus deux ans. » Nathalie Blanchet, Directrice développement philanthropique de la Fondation de la Maison de soins palliatifs de Vaudreuil-Soulanges

 

Bien sûr, les opportunités et les défis ne manquent pas.

 
Si chaque région jouit de certaines forces, de certains avantages liés à sa spécificité propre, il n’en reste pas moins qu’elles sont aussi confrontées à de nombreux défis, dont l’ampleur et la forme peuvent varier au gré de l’actualité régionale, nationale, internationale et selon le contexte économique, politique, culturel, etc.

 

« Depuis quelques années, nous constatons que la philanthropie entrepreneuriale change de visage. La région regorge de PME de deuxième génération, c’est-à-dire que les enfants reprennent le flambeau de l’entreprise familiale. Ces derniers font des donations plus structurées et se dotent d’une politique de dons officielle. Ces changements font en sorte que les montants octroyés sont plus substantiels. De plus, beaucoup d’entreprises impliquent maintenant leurs employés dans l’octroi des dons. Malheureusement, les petits OBNL de la région qui n’ont pas la structure nécessaire pour satisfaire de telles demandes de dons auprès de ces PME, se voient pénalisés au final. » Nathalie Blanchet 

 

« Faire connaître les services régionaux de l’hôpital et comment la population et les entreprises peuvent contribuer au mieux-être des patients est un défi. La notoriété des soins dispensés dans les centres universitaires de Montréal est très forte, il faut donc réussir à faire connaître davantage la qualité des soins qui sont disponibles en Montérégie. Historiquement, des aînés ou des enfants aux problèmes de santé complexes devaient être  dirigés vers des institutions spécialisées à Montréal : ces déplacements, le fait de devoir être traités loin de sa communauté, de ses proches, de ses repères, étaient une source de fatigue et de stress pour ces personnes. Grâce aux nouveaux services spécialisés offerts en gériatrie et pédiatrie à l’hôpital Pierre-Boucher, les habitants du territoire peuvent être traités près de leur domicile. Avec la pandémie, la population s’est mobilisée en soutien aux causes qui touchent la santé. Pour une fondation hospitalière comme la nôtre, il a fallu démontrer l’impact du don pardes activités et des communications plus virtuelles.  En nous adaptant rapidement au jour le jour, nous avons réussi a organiser des activités en présentiel adaptées à la pandémie. Il y aura encore d’autres changements à venir et il faudra encore s’ajuster. » Bruno Poirier

 

« J’estime que le plus grand défi pour les années à venir consiste à préserver notre organisme dans le cœur de nos donateurs, et ce, en dépit de la croissance de nouveaux OBNL dans la région. Malheureusement, l’implantation de nouvelles industries ou de PME ne se fait pas au même rythme. Donc, nous courons tous après le même lièvre ! » Nathalie Blanchet

 

Et l’AFP Québec dans tout cela ?

 
Conférences, formations, ateliers, programme de bourses, mentorat, réseautage, forums de discussion, code d’éthique et de déontologie sont autant d’outils mis à la disposition des professionnels en philanthropie. Voyons ce que nos membres situés en Montérégie en retiennent et en retirent.

 

« Lorsque l’on occupe ce genre de poste, on est très seul dans notre organisation, car notre travail est très spécialisé. Il est très important d’avoir des contacts avec d’autres organisations, ainsi que d’avoir des formations dans le domaine de la philanthropie. Dans ce contexte, l’adhésion à l’AFP est très importante pour maintenir nos connaissances à jour et briser l’isolement professionnel. » Michel Aubin, Directeur dons corporatifs et planifiés au sein de la Fondation MIRA

 

 

« L’AFP est pour moi un lieu de référence et de réseautage. Le milieu philanthropique est encore très nouveau pour moi, alors j’aime suivre les formations offertes par l’AFP afin d’accroître mes connaissances et ainsi de m’assurer d’un solide bagage. J’ai par ailleurs utilisé les services de l’AFP Québec lors d’un recrutement pour un poste dans mon département. » Nathalie Blanchet

 

« L’AFP m’informe sur les tendances dans le domaine et me donne les moyens de réseauter. De plus, elle me confère une plus grande crédibilité de par son code de déontologie et les outils qu’elle met à la disposition de ses membres. » Mireille Lavigne

 

« D’abord et avant tout, je suis membre de l’AFP car l’association me permet de rencontrer et d’échanger avec des professionnels qui partagent des réalités similaires à celles que je rencontre dans le cadre de mon travail. Au fils des ans, les formations que j’ai suivies m’ont permis d’acquérir des connaissances nécessaires à mon développement à titre de professionnelle du milieu de la philanthropie, et d’élargir mon champ de compétences. Cette année, j’ai le bonheur de participer au programme de mentorat. Le soutien et les conseils que je reçois par le biais de ce pairage me permettent sans contredit d’être une meilleure gestionnaire pour mon organisation. » Geneviève Déry, Fondation du Cégep Édouard-Montpetit

 

 

« L’AFP est un réseau qui me permet de rester en contact avec des professionnels en philanthropie et ainsi demeurer informée et à l’avant-garde des meilleures pratiques. En effet, le partage de notre savoir et nos idées ne peut qu’être bénéfique pour nos fondations respectives. » Maude Daoust

 

 

« J’ai été lauréat d’un Prix d’excellence en philanthropie d’AFP Québec et ce fut très inspirant de me retrouver sur la même tribune qu’un membre d’une grande famille de philanthropes, soit M. André Desmarais. Ceci m’a donné confiance pour aller plus loin dans mon implication dans la communauté. Les cours et les conférences sont toujours inspirants. Je retire beaucoup d’idées et d’inspiration lorsque je rencontre des pairs durant les événements de l’AFP. J’assiste depuis plus de 10 ans à la plupart des Journées nationales de la philanthropie, pour l’inspiration et le réseautage. J’ai par ailleurs moi-même, en collaboration avec 3 autres DG de fondations, donné une conférence à l’AFP Québec : Défi de générations, Innover et collaborer pour créer un impact majeur. C’est intéressant de rencontrer des gens qui évoluent en dehors des fondations hospitalières. Avec l’AFP Québec je peux développer des connaissances plus approfondies et ainsi devenir un meilleur professionnel dans mon industrie. » Bruno Poirier

 

Chose certaine, l’AFP Québec a la volonté d’offrir à ses membres les meilleures opportunités d’apprentissage et de réseautage possible, en vue de faire grandir la profession, de favoriser l’épanouissement professionnel de chacun et de montrer la voie vers les meilleures pratiques en collecte de fonds.

 
Nous tenons à remercier nos membres pour ces témoignages éclairants et souhaitons un bon succès à tous, au bénéfice de tous les habitants de la Montérégie.