29 avril 2024

Article de Sandra Chabot, membre du comité Diversité de l’AFP Québec

Chaque année au mois de mai, les Canadiens se mobilisent autour de la Semaine de la santé mentale. L’objectif : sensibiliser le public aux questions relatives à l’équilibre mental et promouvoir des pratiques et des environnements qui lui sont favorables.

L’occasion nous est apparue opportune pour aborder la question d’un milieu de travail sain. Pour cela, deux experts chevronnés, Maria Arauz et Jérôme Dubé, nous ont apporté leur éclairage. Maria, spécialiste en santé publique, a développé et évalué des programmes relatifs à la santé mentale des employés. Jérôme, gestionnaire aguerri en ressources humaines, a pour sa part une compréhension approfondie des pratiques organisationnelles propices au bien-être des employés.

Conscients du manque de ressources auquel sont confrontés les organismes à but non lucratif, ils ont partagé quatre pratiques, peu coûteuses, mais néanmoins efficaces pour favoriser le bien-être physique et mental des employés.

« La santé représente un état de bien-être optimal qui englobe à la fois le physique, le mental et même le social. Elle ne se limite pas à l’absence de maladie. Elle fait plutôt référence au fait de se sentir épanoui et en harmonie dans tous les aspects de sa vie.» Maria Arauz

« La santé repose sur deux piliers essentiels : la sécurité mentale et la sécurité physique. La première implique un environnement professionnel où les individus peuvent s’exprimer sans crainte, faire des erreurs et prendre des risques relationnels. La seconde concerne un lieu de travail où l’on protège les employés contre les blessures et les maladies. » Jérôme Dubé

 

  1. Offrir des canaux de communications ouverts et accessibles

Jérôme et Maria sont unanimes, promouvoir une culture où les employés peuvent s’exprimer librement sur leurs préoccupations et leurs besoins est essentiel pour préserver leur bien-être. « Un élément clé à l’épanouissement est l’environnement qu’on peut offrir aux équipes. En établissant un cadre où la parole est encouragée, où la reconnaissance est sincère, où l’information circule efficacement, tout le reste suit naturellement. » – Jérôme Dubé

De plus, veiller à une communication claire et transparente, en particulier lorsqu’il s’agit de changements, renforce un climat de confiance. « C’est important de réfléchir à la manière dont l’organisation met en place des mécanismes de partage d’information. Il est également essentiel de penser à la façon dont elle prépare les changements afin d’éviter un climat de tension. » – Maria Arauz.

 

  1. Favoriser une charge de travail équilibrée et offrir la flexibilité à ses employés

Pour Maria, favoriser une charge de travail équilibrée est un autre point central. Pour ce faire, deux éléments sont à considérer : la quantité de travail à effectuer par un employé et la nature exigeante de ses tâches, d’un point de vue émotionnel et physique. « C’est important de tenir compte de la complexité des tâches, la compatibilité entre les compétences de l’employé et les exigences du travail, ainsi que les outils à sa disposition. » – Maria Arauz.

Quant à Jérôme, il considère que la flexibilité, devenue de plus en plus courante depuis la pandémie, est un moyen efficace de favoriser le bien-être des employés. Il insiste sur l’importance d’ajuster l’horaire et le lieu de travail pour mieux répondre à leurs besoins personnels et professionnels. Il s’agit, selon lui, d’une approche qui contribue à un meilleur équilibre mental, en réduisant la pression et la charge mentale.

 

  1. Miser sur l’autonomie décisionnelle

Un point souligné par Maria est celui de l’autonomie décisionnelle. Cette notion réfère au degré de liberté que les employés ont dans l’exécution du travail qui leur est confié. Elle englobe la capacité des employés à influencer des aspects, tels que la planification des tâches, les méthodes de travail, la résolution de problèmes et la prise de décisions.

« Plus les employés disposent d’une marge de manœuvre au sujet de leur travail, mieux c’est. Ainsi, une charge de travail élevée peut sembler moins lourde lorsque l’employé bénéficie d’un grand degré d’autonomie. Au contraire, une charge de travail élevée combinée à un manque d’autonomie décisionnelle peut entraîner de la frustration, de la démotivation, du stress et, en fin de compte, des problèmes de santé mentale.» – Maria Arauz

 

  1. Encourager le soutien social des collègues et des gestionnaires

Finalement, tant pour Maria que pour Jérôme le soutien social des collègues et des gestionnaires joue un rôle crucial dans le bien-être des employés. « Un environnement de travail où les membres de l’équipe se soutiennent mutuellement, sur les plans professionnel et personnel, favorise un sentiment d’appartenance et de solidarité. Des gestes simples, tels que se montrer attentif aux besoins des autres et offrir son aide, renforcent les liens interpersonnels et contribuent à créer une atmosphère de confiance et de collaboration.»- Maria Arauz.

Dans le même ordre d’idées, le soutien des gestionnaires est essentiel pour aider les employés à surmonter les obstacles et développer leur potentiel. « En offrant un soutien empathique, en encourageant la communication ouverte et en reconnaissant l’effort, les gestionnaires peuvent contribuer de manière significative à la motivation, à la satisfaction au travail et au bien-être général des employés. » -Jérôme Dubé.